Se situer, trouver son chemin et se relier

Un regard situé

Depuis l’aube du monde, nombreux sont les peuples ayant trouvé dans les étoiles et dans les rythmes de la nature un moyen de communiquer avec le sensible, habiter le temps. Nous, tout comme les étoiles, nous passons.

La Vie n'est que passage et la façon dont l'on observe le monde dépend grandement de notre "regard situé", faute aux lunettes culturelles/sociologiques/philosophique que nous avons sur le nez !

Mon regard situé s'est construit dans la dialectique étrangeté, vraisemblance. Atypiquement copier/coller.

La façon dont je lis le monde me vient d'une série de fils entrecroisés, dont les matériaux issus de l'Histoire, de la Sociologie, de l’Anthropologie et de la Philosophie critiques composent une toile toujours en construction. Ils sont tissés au rythme de mes parcours de vie, avec les tonalités des champs sociaux dans lesquels j'ai évolué.

Je suis un Homo Sapiens Sapiens né.e avec des appareils reproducteurs de femelle et ayant vécu au Sud Global les premières décennies de ma vie, je suis -du moins je l'étais- une femme sud-américaine. Brésilienne, plus précisément. Simulacre et simulation !

Née au Brésil, moi Vanessa, je porte les couleurs de mes ancêtres indigènes, européens et africains et je suis fière de mon origine campagnarde. La nature a toujours été présente dans ma vie ; très tôt, mon père pécheur et ma mère agricultrice m’ont sensibilisé à la beauté du vivant.

Mes racines puisent dans le multiculturalisme, elles m’ont donné la force pour voyager. De devenir l'Autre, l'immigrée. Cette balade n’a pas toujours été facile, mais elle m’a permis de renforcer mon goût pour la Connaissance et mon besoin de connexions authentiques.

Dans mon cheminement, la partie la plus dure a été celle de la rencontre avec moi-même, avec mes paradoxes, comme celui de me sentir extrêmement gênée lorsque je connais quelqu'un et ma capacité par la suite d'entrer en relation avec une grande ouverture de cœur, les yeux dans les yeux.

Ce que j'ai lu, appris, su et expérimenté dans cette catégorie réalisée (Bourdieu, 1993) de femme brésilienne dans le Nord Global et tous les points d'intersections de m’ont mis face à mes fausses croyances. Se détacher et oser devenir c’est pour moi, un exercice éternel. Pour vous aussi ?

Pendant longtemps, je me suis jugée et j'ai fourni beaucoup d'effort pour être "normale". J'ai consciemment et inconsciemment copié et collé beaucoup de normes, y compris celle du genre.

Avant même de pouvoir rattacher les réflexions politico-philosophiques (Judith Butler) à mes états d'âme, j'ai toujours eu l'impression de jouer des rôles que j'endossais en imitant ce qu'était désirable culturellement.

En l'occurrence, le convenable était l'identité hétérosexuelle, celle désignée par Butler comme "une imitation qui s’autoproclame origine et fondement de toutes les imitations.". Oui, nos cultures produisent des affects et artefacts taillés plus ou moins biens pour celles et ceux qui les portent.

Pendant longtemps, je me suis senti déguisé.e et avec le temps, ce jeu est devenu de plus en compliqué. Qui n’a pas entendu parler de la crise de la quarantaine ? 

La bonne nouvelle c’est que comme un bon vin, la manière dont je veux incarner mon être dans le monde s’est bonifié au fil des années ! Mes affects ont pris des formes « étranges » et pourtant tellement alignés avec ma façon de papillonner entre les constructions sociales.

Et même si je me méfie de toutes les étiquettes identitaires car « les catégories identitaires tendent à servir d’instruments aux régimes de contrôle, soit comme catégories normalisantes des structures d’oppression, soit comme points de ralliement pour la contestation libératoire de cette oppression même. » (Butler, 2001a), je veux laisser à mon corps l’art de performer l’homme/femme en moi.

Je suis toujours la même personne mais d'une nouvelle manière. Née Vanessa, je me suis rebaptisé.e Vanessa Neo au moment de ma renaissance. Je suis né.e à nouveau lors d'une expérience spirituelle qui a changé radicalement ma vie : j’ai compris et ressenti mes caractéristiques intrinsèques avec bienveillance. Sans jugement concernant la « normalité », le convenable et le « désiré socialement ».

Vanessa Neo, mais si vous me connaissez vous savez que JE PREFERE NEO :-)

Si vous me connaissez vous savez aussi que si vous m’appelez « Madame ou Vanessa » par habitude socioculturelle, je comprends.

Mon acte souverain n’efface pas la réalité physique de mon corps, l’héritage culturel, les représentations psychologiques et les habitudes sociales dans claquement de doigts ! Je comprends ! Et pour celles et ceux qui m’appelleront Neo, sachez que même si mon sourire ne va pas d’une oreille à l’autre, de l’intérieur je saute de joie et je ris aux éclats.

Introvertie, je me suis sur-adapté.e aux stéréotypes qui me collaient au faciès et le changement de peau s’est fait progressivement.

Il m’a fallu du temps, de l’accompagnement et des moments pour faire le deuil, pour accepter, pour réapprendre à marcher.

Comment savoir quelle direction prendre, quand on ne sait plus pourquoi on « fait aller » ?

Mes compagnon.n.e.s de voyage partagent avec moi l'anxiété d'avancer à l'aveugle, à tâtons. Ielles sont le filet de sécurité émotionnel en cas de chute, un de mes piliers de résilience. Je reconnais la valeur d'évoluer entouré.e de bienveillance.

Nombreuses sont les leçons apprises au long de ma route que me poussent à créer un espace de liberté, d’accueil de ce qu’est en train de se faire pour vivre la rencontre avec Soi en bienveillance.

Voilà pourquoi j'ai créé un cadre pédagogique positif et inclusif pour que les apprenant.e.x.s se sentent libres de vivre ce qu'ielles sont en ce moment dans leurs cheminements lors des activités que je propose.

Au long de ma route, moi, Vanessa Neo,, j'ai été socialisé.e dès ma naissance auprès de congénères mon espèce et depuis petit.e j'essaye de nous comprendre.

Pourquoi nous faisons ce que nous faisons et comment nous devenons des sujets ? Voilà les deux questions qui me collent à la peau depuis mes 6 ans, quand j’ai découvert que j’étais autre chose et que je n’étais pas ce que je ne savais même pas que j’étais. Compliqué hein ?

J’ai compris ce que voulais dire être « une fille » dans le préau de l’école. Sans mettre de mots dessus, je savais que je n’étais pas une fille, sans pour autant savoir ce que j’étais.

Je me souviens d’avoir arrêté de jouer et d’avoir commencé à mettre tout ça sous le tapis. Je ne me coupé.e d’une partie de moi-même. Depuis ce moment, j’ai l’impression que j’ai survécu grâce à ma capacité de rationnaliser.

Un jour de ma pré-adolescence, la sentence sociale de ce que j’étais paraissait tellement irrévocable que je ne me suis plus jamais parlé de ça.

J’ai compris que malgré les différences des préaux d’école, je me retrouvais dans les mêmes situations : je voulais jouer avec les garçons que ne voulaient pas de moi.

J’essayais de d’intégrer chez les filles mais je n’avais pas grand-chose à dire ou échanger avec.

Je mangeais souvent seule à la cantine à midi. Des fois, d’autres « marginalisé.e.s » se rejoignait à moi brièvement. 

Tôt dans ma vie, j’ai reçu des étiquettes : fille, robot (à cause de ma façon de parler et de ne pas sourire tout le temps), lèche-bottes (parce que le respect de règles a toujours été important pour moi), nerd (parce que j’étais souvent la première de la classe, ce terme analogue à intello mais en beaucoup plus péjoratif m’a collé au visage).

Cela m’a choqué ! Réellement et profondément choqué : blocage, dissociation, stress post-traumatique, Puis, un jour j’ai compris que je pouvais imiter la moyenne pour me camoufler dans la masse et créer des stratégies pour survivre dans la jungle de la « normalité ».

 Je me suis plutôt bien sorti et la majorité de gens n’ont jamais douté que j’étais dans la norme. Moi-même je le pensais car je n’avais pas les mots qui me permettaient de dire ce que je vivais à l’intérieur. Quelques fois, des personnes partagent mon quotidien me signalaient des « bizarreries » tout de même : Tu te répètes ! Tu as oublié de manger et de boire! Change de sujet, t'as pas remarqué que personne est intéressé par ce que tu dis?"...

J’ai appris à sourire, à porter les habits sociaux dont j’avais hérité de la culture dans laquelle je vivais, mais les questions de départ m’obsédaient toujours autant. Pourquoi nous faisons ce que nous faisons et comment nous devenons des sujets ?

C’est en lisant Freud que je me suis rendu compte de l’arbitraire culturel grâce auquel la psychanalyse est devenue une des normes pouvant expliquer les « anormaux ». Cela m’a fait prendre conscience que si je voulais élucider mes questions existentielles, il me fallait aller à la fac pour étudier l’Histoire. Du coup, je suis devenu.e enseignant.e de cette discipline qui m'a beaucoup apporté !

Et c’est à ma troisième année de mon bachelor que j’ai fait la rencontre avec la pensée de Michel Foucault. Cela a bouleversé ma vision des normes et m’a donné envie d’apprendre davantage sur la psychologie sociale, la sociologie, l’anthropologie et la philosophie.

Après un master conclu et un doctorat inachevé je ne suis pas encore satisfait.e des réponses trouvées pour l’instant. Celle qui resonne le plus en moi c’est celles suggérées par le sociologue Bernard Lahire.

Dernièrement, je m’intéresse à comment les concepts de la physique quantique pourrait éclairer mes deux questions existentielles !

Saviez-vous que c’est en obligent un électron à prendre position qu’il le fait ?

Ce que j’ai appris avec mes 8 ans d’études universitaires dans le domaine des Sciences Humaines c’est que je ne suis que passage, que les cultures naissent et meurent. Tout est mouvement. Seulement, à l'échelle du temps humain certains changements sont imperceptibles, et d'autres flagrants.

Même si pour certain.e.x.s le temps n’existe pas , il nous précède et dure après nous (Klein 2021). Dans sa course, le privilège de vivre sur notre planète n’est qu’un battement de cils.

Face à la grandiosité de l'Univers, je me résigne devant le fait que je ne peux pas changer le monde. Ni seul.e, ni accompagné.e. Nous ne pouvons que changer « le comment » l'on compose le "nous-mêmes" (nos lois, nos normes, notre culture) et comment on agit sur le monde. Nous pouvons créer des nouvelles voies :

« La connaissance objective de soi laisse choir, comme part inessentielle, la constitution éthique du sujet de l’action. Autrement dit, et plus schématiquement encore, pour être un sujet vrai, il s’agit aujourd’hui de dire et penser ce que l’on fait, et non plus de faire ce que l’on peut penser ou dire. » (Gros, 2002)


Mon chemin 


J’ai été femme de ménage, ouvrière, chauffeur de moto taxi, vendeuse, tenancière de restaurant, éducatrice de la petite enfance, enseignante, assistante diplômée en sociologie de l’éducation, assistante de direction.

Dans mes vies professionnelles j’ai accompagné des humains de tout sorte – des bébés de 3 mois et leur jeunes parents aux étudiant.e.s universitaires, des adultes autoconstructeur.trice.s aux différent.e.s neuroatypiques- ce que j’ai appris avec ces personnes ce que indépendamment de nos différents modes de fonctionnement et du moment de la vie dans lequel nous sommes, savoir se soucier et prendre soin de soi est la clé pour réussir à être en présence à soi et en relation avec le monde.

Il me semble que pour apprendre à prendre soin de soi et des autres, prendre soin de la Terre et à partager équitablement, il est nécessaire de créer une manière résiliente d’habiter l’espace et le temps nous permettant de vivre des expériences esthétiques et kinesthésiques avec le vivant.

Mon premier pas sur ce chemin a été de me relier à l’être qui vie en moi (Soi) à situer mon regard, observer les cycles et rythmes de la nature. Sortir du « faire », du « mental » et me reconnecter à tout ce qui est, avec le « ressentir », le « cœur », C’est mon cheminement. Quel est le vôtre ?

Mon deuxième pas a été de visualiser et concrétiser la manière dont je veux contribuer professionnellement aux communautés des vivants et non vivants. C’est suite à un burn-out que je suis passée de fonctionnaire au statut d’indépendant.

J’aime trouver des solutions inattendues, et c’est bien pour cela qu’l m’est important d’accompagner les cheminements en vue d’installer une dynamique d’’interdépendance positive, pour cultiver une polyculture des possibles.

J’ai créé la PàT parce que j’aime partager des expériences authentiques, et que la Terre a besoin de soins humains.

Ce cadre de travail me permet de travailler avec des personnes partageant une forte volonté d’ouvrer avec des artisan.n.e.s locaux qui respectent l’humain et la planète !

Il me permet de garder le haut niveau de cohérence dont j’ai besoin pour fonctionner ! C’est un véritable plaisir pour moi de pouvoir mettre mes valeurs à service des personnes que comme moi, valorisent le travail bien fait, socialement juste et écologiquement viable !

Travailler autrement pour moi est non négociable !


Le rythme des activités de la PàT


Notre saison couvrant les trois éthiques de la permaculture (prendre sois de soi et des autres, prendre soin de la Terre et partager équitablement) commence en mars et s’arrête en septembre.

Nos activités sont regroupées en deux catégories : les techniques de production (jardinage, écoconstruction, cuisine vivante, transformation etc) et les techniques de soi (chants, danse, rituels, méditation, yoga, etc)

En mars, avec « Pas à Pas » nous partons à la découverte d’un lieu inspirant pour apprendre les bases du semi, de l’identification des plantes sauvages pour créer avec la nature et accueillir l’équinoxe de printemps.

En juin, pour nous avons le « Fête du solstice » pour fêter la nature en se faisant du bien, en produisant du sens !

En septembre, pour nous réjouir de l’arrivée de l’équinoxe d’automne, nous avons une journée porte ouverte « Échec et Pat », pour écouter les graines de changements germant dans de projet sortant du cadre "vainqueurs ou vaincus" ! Le but c'est de continuer à jouer !

En décembre, nous célébrons le solstice d’hiver seuls, dans l’intimité. Cette période est réservée au vide créatif qui vient remplir l’espace du repos et d’introspection, nécessaires pour mieux éclore au printemps.

Mon troisième pas vers la résilience a été celui d’accepter que seul.e, je ne peux faire qu’une partie du travail. En réseau, les possibilités sont infinies. Voilà ce que j’appelle la polyculture des possibles !

Avec mes compagnon.e.s trandisciplinaires de voyage, j’aime co-créer des expériences, permettant aux participant.e.s d’expérimenter le plaisir d’apprendre en faisant et de partir à la rencontre de la diversité.

Et malgré que briser les premières glaces me coutent beaucoup en termes d’énergie et que je n’ai pas besoin d’avoir des rapports avec d’autres humains tous les jours/semaine/mois, ça m’apaise beaucoup de faire partie d’un réseau d’intersubjectivité à ma manière car « L’intersubjectivité constitutive introduit une complexité et une diversité, certes sources de troubles et de menaces pour l’individu mais également pourvoyeuses de richesses et d’assurance…Celle-ci implique que l’on s’identifie à une part d’indétermination propre à toute trajectoire de vie. La sécurité consiste alors plutôt à inventer un être avec l’autre qui associe autonomie et dépendance. La conscience de soi rassure l’individu mais elle est interdépendante de son être au monde. » (Bert, 2012)


Mes rythmes


Avant de trouver mon alignement, mon équilibre, j’avais pour habitude de courir après le temps, jusqu’au jour où mon corps a gelé ma course ! Burn-out glaçant !

C’était vraiment dur ! Pour m’en sortir je suis tombé dans une autre passion : la permaculture ! Du coup, je suis devenu Designer en Permaculture.

La pratique de la permaculture m’a permis de m’ancrer.

J’ai créé un jardin-forêt en zone urbaine me permettant d’apaiser mes angoisses concernant la crise climatique.

Cette micro-ferme urbaine de 3 mille m2 assure une bonne partie de nos besoins d’autonomie et de sauvegarde de la biodiversité.

Jardiner fait partie de mon équilibre.

Tout ça pour dire que ce sera beaucoup plus facile de communiquer avec moi par mail que par téléphone. Je suis souvent dehors !

Je suis un peu geek nocturne quand même, vous me trouverez donc sur internet (Facebook et LinkedIn) mais je vous avoue que je prévois mon suicide numérique de réseaux depuis quelque temps !

Dans l’idéal, je ne réponds pas plus qu’à 3 mandats conséquents par année car quand j’accompagne -des groupes notamment- mon être est dans un état de focalisation attentionnelle importante. Je n’arrive pas ne pas y penser, entre un rendez-vous et un autre. J’ai besoin de déployer mon attention focalisée de manière presque exclusive à un projet d’envergure.

Lorsque j’accompagne un groupe, j’utilise les outils de la gouvernance partagée (entre autres) et je suis garant.e du cadre, de cet espace sécurisé. J’ai co-créé avec le groupe des conditions pertinentes pour faire un travail d’harmonisation entre les rêves individuels et ceux que l’on peut porter collectivement. J’ADORE !!!!! Même si cela me demande beaucoup d’énergie, avant, durant et après les séances.

J’aime le faire avec minutie, voilà pourquoi je vous dirai « non » si vous me demandez de répondre à un projet à la « dernière minute ». Je sais m’adapter mais je ne veux plus céder à l’idéologie du productivisme.

Evidement que je m’adapte aux besoins et aux contextes selon les demandes mais en moyenne, il faudrait compter entre 3 et 6 mois pour l’élaboration d’un « Cahier de Vie » collectif, et 1h30 par semaine pour des accompagnements individuels (durée à déterminer).

Dans l’idéal, je réponds à seulement 3 accompagnements individuels par semaine.

Aujourd’hui ça c’est mon chemin : j’honore mes limites et potentialités neuroatypiques en faisant ce que j’aime le plus : accompagner.

Je soutiens individuellement et en groupe de personnes - notamment des neurotypiques et des non-binaire/queer - dans la réalisation de leurs projets de vie.

Grâce à l’utilisation de techniques ancestrales et occidentales et des méthodes qualitatives, j’accompagne la concrétisation de leurs projets éco-utiles, notamment en écoconstruction.


Sur le chemin, une maison…


Écoconstruire et rénover au plus près de ses valeurs c’est gratifiant ! Pourtant, bâtir ou rénover de manière socialement positive en respectant au mieux les limites planétaires est un projet complexe à porter !

Chacun.e d’entre nous envisage différemment les nombreux éléments dissuasifs (éthiques, économiques et humains) freinant l’élan de se lancer dans un tel projet.

Chaque personne approche les problématiques connues du domaine (couacs, travailleurs sous pression, esclavage moderne, dépassements du budget, défauts , litiges en justice et l’ascension des coûts qui vont avec) de manière unique.

Et si avoir une assurance construction ou une protection juridique en matière immobilière et savoir que des médiateur.trices spécialisé.e.s pour résoudre les conflits existent peut rassurer nombre d’entre nous, personne n’a envie de commencer un chantier dans un climat de paranoïa !

Une démarche préventive placée sous l’adage “il vaut mieux prévenir que guérir” sied particulièrement bien au domaine de la construction !

J’en sais quelque chose car après 8 ans de travaux de notre ancien corps de ferme et nombreux défis sociaux et écologiques relevés, nous continuons à grandir avec cette expérience humaine car il y a encore du pain sur la planche !

Il y a des raisons objectives d’avoir peur, tout comme il y a des stratégies pour la dépasser et oser réaliser le rêve d’un chez soi sans dissonance cognitive.

Bien souvent, la première phase de définitions de besoins concernant le projet de rénovation/construction est survolé ou passe à la trappe.

Pourtant, les conséquences, plus ou moins graves, pourraient être évitées si l’on prenait notre “mal en patience”.

Parfois, en prenant du recul et en se reconnectant avec ses besoins intrinsèques on se rend compte qu’il vaut mieux tourner la page, faire de la place à un autre projet répondant authentiquement à votre « pourquoi du comment ».

Si nombreuses personnes sont anxieuses face à la rénovation ou à la construction d’une maison c’est que nous connaissons touxtes un ou deux exemples de projet dans la construction qui ont tourné au cauchemar !

Que les dégâts soient d’ordre financière ou psychoaffective, le bilan reste le même ; un plan non réalisé, un projet inabouti et quelques zéros en moins sur le compte !

Négliger la phase de clarification des besoins/rôles/processus au profit de passer à l’action de suite peut -potentiellement- causer des fissures difficiles à colmater après !

C’est pourquoi j’invite mes client.e.s lors de ce processus « de prendre le temps » pour :

·      clarifier les attentes (livrables);

·      poser les valeurs (prise de décision/suivi/contrôle),

·      harmoniser les visions (projet commun, rôles)

·      définir un horizon (retroplanning)

J’ai développé une méthode celle du « Rêve partagé", qui permet notamment d’enrichir la phase I de le SIA 102 d’un « Cahier de vie » (i.e. charges) permettant de visualiser leur projet idéal (définition des besoins/limites/stratégies) afin de les réaliser au plus près de leurs valeurs de respect des limites planétaire ;

·      prendre du temps pour faire sens et mettre à plat les non-dits entre les différentes personnes portant le projet (hoirie, famille, couple) afin d’en trouver un compromis, de réécrire un récit commun pour la suite,

·      co-construire du sens autour d’une timeline qui respect votre rythme, dans une approche décroissante

Je suis la tierce personne neutre qui garantit la qualité du cadre, qui écoute activement, qui crée un contexte propice à ce que les rêves deviennent des objectifs planifiés à réaliser.Concrétiser en honorant ses besoins intrinsèques, voilà le programme.

Du « Cahier de Vie » à la réalisation nous faisons sens des étapes, identifions les jalons et visualisons l’horizon. Voilà comment je vis l’accompagnement : chaque projet un voyage !

C’est donc avec une intention « de faire sens » que j’accompagne celles et ceux qui cheminent dans cette voie.

C’est dans cette intention que je les invite à regardait au-delà de la peur, à se concentrer sur les côtés positifs du processus.

Créer son pied-à-terre, voilà un beau projet ! Je vous souhaite que  de cette aventure et de vos périples pour arriver à destination, vous vous en sortirez grandi ! Voilà ce que je souhaite aux bâtisseur.euse.x.s des mondes ! Qu’ielles co-créent une Poétique de l’espace.(Gaston Bachelard, 1957) grâce à laquelle chaque partie prenante trouvera un écho réconfortant de leur foyer idéal.

« Voilà le problème central. Pour le résoudre, il ne suffit pas de considérer la maison comme un « objet » sur lequel nous pourrions faire réagir des jugements et des rêveries. […] Car la maison est notre coin du monde. Elle est — on l'a souvent dit — notre premier univers. Elle est vraiment un cosmos. Un cosmos dans toute l'acception du terme. Vue intimement, la plus humble demeure n'est-elle pas belle ? »

Bâtir un habitat qui nous ressemble, dont l’impact sur la planète a été pondéré, voilà ce qu’est gratifiant quand l’on est dans une recherche de cohérence écologique accrue !


Nous relier


A l’aune de l’Anthropocène (Crutzen , 2007 ; Descola, 2018), l’Humain mesurant empreinte laissée sait que chaque action dessine le destin collectif de notre planète. La complexité de la nature nous rappelle que chaque être est unique -chacun sa route- tout en étant partie intégrante d’une Harmonie qui s’accorde, chemin faisant.

Combien d’entre nous vivons dans un état d’inconfort, mesurable à chaque fois que nous exécutons les mêmes gestes, reproduisons les mêmes dynamiques délétères pour nous-mêmes, notre espèce et pour notre ultime maison ?

Quand il y a accord entre les normes et ce que l’on vie à l’intérieur de soi, tout « va de soi ». Dans le cas contraire, c’est la dissonance cognitive (Festinger, 1954) bloquante qui se dissémine. Le pourquoi et le comment tournent en boucle !

"Connais-toi toi-même pour agir dans le monde ; seul.e et avec les autres. Regarde à l'intérieur et aime cet être en devenir. Responsabilise-toi ; fais ce que tu peux, là où tu es, avec ce que tu as ! Ancre-toi, laisse tes racines pousser et tes ailes se déployer."

Voilà mon mantra ! Incarner dans mon corps mon Soi authentique m'aide à m'aligner avec les actions que je peux mener pour laisser une empreinte bénéfique sur la planète qui nous accueille.

Non pas en cherchant à répondre à une responsabilisation moralisante, mais plutôt en essayant de vivre une éthique de tous les jours dans l’immanence, dans la gratitude d'être en vie, dans la bienveillance envers moi-même : accueillir mes limites et mes potentialités, oser affirmer mes besoins, visualiser mon alignement avec la joie d’accomplir mon rêve !

Vaste programme ! Plus facile à dire que l'intérioriser et l'incarner ! Après tout, comment se donner le droit d’être heureux-se.x.s pendant que le monde court à sa perte ? L’éco-anxiété, je la connais...

Nos trajectoires offrent un nombre incalculable de possibilités d’action et chaque geste -passés et présents- crée aujourd’hui le futur à venir.

Sous les Lumières de la Modernité, « l’Homme » (Foucault 1966) est devenu le sujet de l’injonction « Soyez rationnel et placez-vous-en dehors, voire au-dessus, de la nature ».

Plus vite ! Consommez ! Sans limites ! Mais tout n'est pas perdu car là où il y a injonction, il y a résistance !

Et si nous mettions nos pieds à terre en chantant « ralentissons » ?

Le mythe de l’homo œconomicus (Bourdieu, 2017), s’effrite au bord de la plage aux pieds des celles et ceux pour lesquelles l’individualisme rationaliste occidental ne fait plus sens.

Quant à moi, je suis la piste d’un « … » soi mésologique », qui réinvesti « consciemment son milieu comme constitutif de son être et [est] capable de récrire avec lui un récit commun ». (Chakroum & Linder, 2018). J’entends et réponds à l’appel de l’anthropologue de la nature Philipe Descola :

“ C’est à chacun d’entre nous, là où il se trouve, d’inventer et de faire prospérer les modes de conciliation et les types de pressions capables de conduire à une universalité nouvelle, à la fois ouverte à toutes les composantes du monde et respectueuse de certains de leurs particularismes, dans l’espoir de conjurer l’échéance lointaine à laquelle, avec l’extinction de notre espèce, le prix de la passivité serait payée d’une autre manière : en abandonnant au cosmos une nature devenue orpheline de ses rapporteurs parce qu’ils n’avaient pas su lui concéder des véritables moyens d’expression.” (Descola, 2005).

Notre Terre nous accueille. Les moments qui nous sont impartis sur cet espace physique sont notre véritable richesse ! Qu’en pensez-vous ?

Nous avons été - et nombreux le sont encore - déconnecté du lien ombilical que nous avons avec la Terre. Et pourtant il demeure irremplaçable !

Où dans l’Univers pouvons-nous nous blottir dans un nid si douillet ?

Et si nous apprenions à aimer notre planète ?

©Vanessa Neo Kohli


footprints on sand during daytime

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